Les études ont été longues pour devenir psychologue et le rêve de liberté est grand, les espoirs le sont tout autant. Une fois son diplôme en poche on se dit « enfin, quel soulagement ! Je vais pouvoir être libre et m’installer en cabinet ». Et puis, la réalité nous rattrape…
Alors, est-ce une bonne idée de s’installer en libéral en étant jeune psychologue ? Est-ce qu’être jeune diplômé ne permet pas de s’installer en libéral ? Est-ce qu’il faut obligatoirement avoir de l’expérience pour se lancer en libéral ?
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Quand le doute s’installe dés le début…
Tout au long des années universitaires, nous entendons le même discours par les profs : « le libéral c’est difficile », « il ne faut surtout pas se lancer après le diplôme », « il faut avoir beaucoup d’expérience ». On s’est laissé imprégner, bercer par ces mots, à tel point qu’on y croit !
Arrivé sur le marché du travail, on est perdu. D’un côté l’envie de s’installer en libéral, d’être à son compte, d’être son propre patron, de gérer les choses comme on l’entend, et de l’autre, l’insécurité de l’emploi, l’instabilité financière, la peur du libéral, de ne pas avoir de patientèle, d’être seul.
Si les profs nous ont dit qu’il ne fallait pas s’installer en libéral en étant jeune psychologue, jeune diplômé, sans expérience, ils ont probablement raison non ?
Et bien moi, je vous dis NON !
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Jeune psychologue : quelle légitimité a-t-on ?
Mon expérience dans l’accompagnement des psychologues à s’installer en libéral montre toujours la même chose : l’expérience n’est pas le facteur de réussite d’un cabinet. C’est l’anticipation et la communication qui prime.
Le problème est qu’avec tout ce que nous ont dit nos professeurs, on doute de nous et surtout de notre légitimité. Déjà que la grande majorité des psychologues doutent de leur légitimité à la sortie du diplôme, alors là, c’est le summum !
Pourquoi seriez-vous moins légitime qu’un psychologue qui a 10 ans d’expérience ? Vous êtes tous deux diplômés et vous aussi vous avez de l’expérience. Combien de fois ai-je entendu de jeunes psychologues me dire qu’ils n’ont pas d’expérience ? Au moins une centaine ! Et à chaque fois, je leur dis la même chose : « et vos stages, ce n’est pas de l’expérience ça ? ». Tous me répondent que si, mais j’entends dans le ton de leur voix qu’ils ne le considèrent pas comme tel. Pourtant, c’est le cas. Vos stages, ce sont des expériences, c’est ça qui vous a permis de pratiquer, de comprendre des choses, de savoir quel genre d’outils vous affectionnez utiliser, quel orientation vous préférez, quel population vous conviens le plus, etc. Ce sont ces expériences qui vous ont permis d’avoir votre diplôme. Bref, ça a de la valeur !
Votre pratique, votre personnalité, votre diplôme ont de la valeur, donc vous êtes légitime. Ne laissez pas vos doutes vous envahir et vous faire croire que vous n’êtes pas légitime de vous installer en libéral jeune psychologue, jeune diplômé, car c’est faux.
Que diriez-vous d’un jeune médecin ou d’une jeune infirmière à leur sortie du diplôme ?
« Quoi ? Tu veux t’installer directement en libéral ? Mais tu viens d’être diplômé ! »
Avouez-vous que ça ne vous a jamais traversé l’esprit. Alors pourquoi vous le dites-vous ? Pensez-vous être moins légitime qu’eux ?
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S’installer en libéral : une galère ?
S’installer en libéral en étant jeune psychologue demande donc de croire en soi, en ses compétences, en son expérience, en sa légitimité. C’est grâce à tout ça que vous vous sentirez assuré dans votre projet d’installation en libéral.
N’ayez pas peur de commencer à chercher un local, d’imaginer votre installation, de vous projeter. De cette manière, vous pourrez commencer à apprivoiser votre projet, à apaiser vos peurs et à y voir plus clair. Rien ne vous empêche de trouver un travail à temps partiel à côté si vous avez besoin de vous sentir plus sécurisé. Parmi les membres que j’accompagne dans leur installation en libéral, nombreux sont ceux qui doutent, et pourtant certains ont 20 ans d’expérience ! C’est ça aussi qui est enrichissant pour tout le monde, c’est de voir qu’on a tous les mêmes peurs à 30 ou 50 ans. Certains ont besoin d’avoir une activité salariale à côté avant de se lancer à 100% en libéral. Cela peut tout à fait être une solution !
D’autres font comme moi et se lancent après le diplôme sans rien à côté. Et vous voulez que je vous dise ? Ca marche ! Pourtant, ils n’ont pas l’expérience dont parle les profs alors comment est-ce possible ? C’est ce que je vous disais tout à l’heure : l’expérience n’est pas l’élément essentiel dans une installation en libéral, c’est l’anticipation et la communication. Les patients ne regardent majoritairement pas votre expérience, et quand bien même ils la regardent, sachez qu’elle est présente puisqu’il y a vos stages.
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Jeune psychologue ou non, osez vous installer !
Avant de vous lancer, il est donc indispensable d’anticiper votre projet en l’organisant, en vous renseignant sur tout ce qu’il faut savoir du côté de la comptabilité, de l’entreprenariat et de la communication. À partir de là, tout fonctionnera 🙂
Soyez donc rassuré ! Ce n’est pas parce que vous êtes jeune psychologue, jeune diplômé que l’installation en libéral n’est pas possible. ABSOLUMENT PAS. Départissez-vous de ce que les profs vous ont transmis, de votre sentiment d’illégitimité et observez les faits : vous êtes légitimes car vous êtes diplômé, vous avez de l’expérience car vous avez fait vos stages, vous pouvez vous installer après le diplôme car nombreux sont ceux qui le font et réussissent très bien, même jeune psychologue !
> Voir la vidéo S’installer en libéral jeune psychologue : trop risqué ?